La vieille est folle
Pierre Saurel [SAUREL, Pierre]– Pourriez-vous me donner un renseignement ? – Oui, qu’est-ce que c’est ? – J’ai connu quelqu’un qui habitait ce quartier, un monsieur Marcello. Michel n’avait pas pris ce nom au hasard. C’était celui d’un ancien collègue, un policier, un nom pas trop courant. – Marcello, non, je ne connais pas. Pourtant, j’ai toujours travaillé dans le coin. – Je croyais qu’il m’avait dit le 394. Vous êtes certain que... – Ça, j’en suis sûr. C’est monsieur Morency qui demeure là, et depuis plusieurs années. – Dites donc, fit admirativement le détective en regardant l’imposant domaine, c’est toute une maison. – Quand on est riche comme monsieur Morency, on peut se payer ça. – Morency... il me semble avoir déjà entendu parler de lui. Son premier nom, c’est quoi, déjà ? – Gaston. Il doit être dans le bureau de direction d’une dizaine de compagnies. Michel retourna à sa voiture. Il ne voulait surtout pas attirer l’attention. Pourtant, l’assistant du Manchot était inquiet. « Si j’entre sur ce domaine, je me ferai immédiatement remarquer. Par contre, si je reste dans ma voiture, je n’entendrai jamais le coup de feu du patron, s’il appelle au secours. »